D'ici 2050, la population mondiale devrait atteindre 10 milliards d'habitants, soit 20% de plus qu'aujourd'hui. Cette croissance démographique entraîne une augmentation significative de la demande en protéines animales, mettant sous pression les ressources agricoles et halieutiques existantes. De plus les limites planétaires, le réchauffement climatique et les urgences environnementales mettent en avant la nécessité d’alternatives agronomiques durables et réfléchies. Dans ce contexte, l'aquaculture, et en particulier la salmoniculture, se présente comme une solution durable et rentable pour répondre à ces besoins croissants.

La constante demande en protéine animale fait en sorte que le marché mondial du saumon est en forte croissance. En 2024, il était estimé à 19,1 milliards de dollars et devrait atteindre 44,4 milliards de dollars d'ici 2034, avec un taux de croissance annuel(CAGR) estimé entre 5 et 8,8 % . La Norvège, leader mondial de la salmoniculture, exporte chaque année pour plus de 13 milliards d'euros de saumon, principalement vers l'Union européenne, l'Asie et les États-Unis. 

 

Contrairement à l'élevage terrestre, la salmoniculture en mer n'utilise pas de terres arables et consomme très peu d'eau douce, les poissons étant élevés directement dans des cages en mer. Contrairement aux autres formes d’élevages, la salmoniculture permet ainsi de préserver les ressources terrestres pour d'autres usages agricoles ou urbains. De plus, le développement de l'aquaculture contribue à réduire la pression sur les stocks de poissons sauvages, freinant ainsi la surpêche .

Aussi, le saumon Atlantique d'élevage (Salmo salar) affiche un taux de conversion alimentaire (FCR) exceptionnel d’environ 1.2. Cela signifie qu'il faut seulement 1,2 kg de nourriture pour produire 1 kg de saumon, contre 2 kg pour la volaille, 3,4 kg pour le porc et jusqu'à 9 kg pour le bœuf . Cette efficacité se traduit par une utilisation optimisée des ressources et une réduction des coûts de production.

 
 

Malgré les progrès réalisés dans les méthodes d’élevage et la biosécurité, les infections microbiennes et parasitaires continuent de représenter l’un des principaux défis de la salmoniculture moderne. Des pathogènes comme le virus de la nécrose pancréatique infectieuse (IPN), l’ISAV ou encore le parasite pou du saumon (Lepeophtheirus salmonis) causent chaque année des pertes significatives dans les élevages.

En Norvège, le taux de mortalité annuel dans les fermes de saumon associé aux infections microbiennes oscille entre 15 % et 35 % selon les années, soit plusieurs centaines de milliers de tonnes de biomasse perdue. Cette mortalité représente un coût économique direct de plusieurs centaines de millions d’euros chaque année, liés à la perte de production, aux traitements et à la logistique des éliminations. 

Toutefois il ne s’agit pas seulement d’un problème économique mais également d’un problème éthique et environnemental. L’impact environnemental de cette mortalité est très conséquente puisque chaque poisson perdu représente des ressources gaspillées : nourriture, énergie, carburant, infrastructures, sans retour sur investissement. Par effet de cascade, cela alourdit le bilan carbone par kilo de saumon réellement commercialisé, augmentant les émissions de CO₂ par unité produite. Réduire la mortalité associé aux infections permettrait non seulement d’améliorer la rentabilité des fermes, mais aussi de réduire leur empreinte carbone jusqu’à 30%, selon des études récentes menées en Norvège et en Écosse.

Ainsi, les solutions visant à renforcer la prévention des maladies ou à améliorer la vaccination représentent un double levier stratégique pour l’économie et pour la durabilité environnementale du secteur.

Investir dans la vaccination des saumons et la salmoniculture offre des perspectives de retour sur investissement attractives. Le secteur bénéficie d'une demande mondiale croissante, d'une efficacité de production supérieure, et d'un cadre réglementaire stable. De plus, il est aligné sur les objectifs de développement durable, répondant aux attentes des consommateurs et des investisseurs soucieux de l'impact environnemental et social de leurs placements.

 

Blue Armor est une société de biotechnologie nouvellement créée, basée en Wallonie, fondée en 2025 par deux experts de renom en santé des poissons et développement de vaccins. L'entreprise a été fondée pour répondre à l’un des défis les plus urgents de l’aquaculture moderne : l’absence de solutions efficaces, sûres et durables pour lutter contre les maladies virales et parasitaires dans les élevages de saumon et de truite.
 
 En s’appuyant sur des technologies ARN de pointe et des années d’expertise en sciences vétérinaires et en biologie moléculaire, Blue Armor développe les premiers vaccins à ARNm de type replicon spécifiquement conçus pour les salmonidés. Ces vaccins de nouvelle génération visent à protéger les poissons contre trois virus majeurs du saumon ainsi que contre un parasite, tout en réduisant de manière significative le recours aux antibiotiques, aux antiparasitaires chimiques et aux méthodes physiques de retraits des parasites stressantes pour les poissons.
 
 Ce projet s’inscrit dans une mission plus large : promouvoir une transformation durable du secteur de l’aquaculture en améliorant la santé des poissons et la productivité des fermes aquacoles.